Règles de typographie française : majuscules, minuscules, abréviations, séparation ou coupure des mots, etc.

Notre idiome recourt, ou devrait recourir à la majuscule avec beaucoup de mesure, pour ne pas dire avec parcimonie, suivant dans l’ensemble des règles bien précises 1Celles-ci sont exposées de manière quasi exhaustive aux §§ 96-100 du Bon usage (pp. 104-124), ainsi qu’aux paragraphes 201-250 du Guide du typographe romand (pp. 23-40). Citons également le petit ouvrage fort bien fait d’Albert Doppagne, Majuscules, abréviations, symboles et sigles (éd. Duculot, Louvain-la-Neuve, 1991), ainsi que ceux de Louis Guéry, Abrégé du code typographique « à l’usage de la presse », Paris, éd. Victoire, 7e  éd., 2005 et Dictionnaire des règles typographiques, Paris, éd. Victoire, 4e éd., 2010.. Or on observe dans la langue écrite d’aujourd’hui une épidémie de « majusculite » aiguë, dans toutes sortes de dénominations d’ailleurs : dans les titres de fonctions, d’institutions, d’œuvres diverses, qu’elles soient artistiques ou non, et même dans des appellations des plus banales. Plus qu’à une influence de la publicité, qui use et abuse de la majuscule, ou à celle de l’anglais des Etats-Unis, lequel affecte d’une capitale chaque terme d’un titre de livre ou de film notamment, c’est, semble-t-il, les innombrables sigles de la langue d’aujourd’hui qu’il faut incriminer. Ceux-ci, en effet, s’écrivent en capitales et nombre d’entre eux sont même devenus de véritables substantifs, appelés de ce fait acronymes 2Les initiales les constituant sont lues selon leur valeur habituelle, raison pour laquelle elles ne sont pas séparées par des points : radar, sida, simca – nom d’une marque célèbre de voitures françaises : cet acronyme résulte de l’appellation de Société industrielle de mécanique et de carrosserie automobile, fondée en 1934 par Henri-Théodore Pigozzi. — En revanche, les initiales des sigles, séparées les unes des autres par un point, sont lues d’après leur nom dans l’alphabet : O.G.M. : organismes génétiquement modifiés, P.M.E. petites et moyennes entreprises, etc. (cf. BU, §§ 189s.) — Citons encore deux acronymes ne correspondant pas à des initiales d’organisations, d’institutions, ni de marques : qwerty et azerty. Composés des lettres formant la suite des six premières touches d’un clavier conçu respectivement pour l’anglais et le français, ils désignent des claviers de machines à écrire ou d’ordinateurs.: ONU, UNESCO, OTAN. Toujours plus nombreux à envahir la langue écrite, ils incitent les scripteurs à surcharger la moindre de leurs phrases d’une pléthore de majuscules, aussi incongrues qu’erronées. Or « les majuscules sont des marques linguistiques qui signalent exclusivement les initiales des phrases, des titres et des noms propres, ou qui composent les sigles. Leur sens est sémantique – permettant de distinguer entre la terre du jardin et la planète Terre – et syntaxique : la majuscule initiale est constitutive de la phrase.» 3Marc Arabyan, Le Prêt-à-clicher, typographie et mise en pages, Paris, l’Harmattan, 1997, p. 104.. Enfin, d’une manière générale, on peut dire qu’il faut aussi tenir compte, dans ce domaine, de l’aspect esthétique : un texte français hérissé de majuscules est désagréable à l’œil… et difficile à lire !

N.B. — Majuscule « se dit des lettres plus grandes que les autres et de forme différente, qui se mettent au commencement des chapitres, des phrases, des vers, des noms propres, etc., et cela surtout en termes d’écriture <manuscrite>. Capitale s’emploie de préférence en termes d’imprimerie. Quant à initiale, elle « se dit particulièrement des lettres, des syllabes qui commencent un mot, comme de la première lettre majuscule des noms propres ». 4René Bailly, Dictionnaire des synonymes de la langue française, Larousse, 1974, art. « majuscule ».

  Même si, dans notre langue, l’emploi de la majuscule ne suit pas, dans tous les cas, des règles fixées et que l’on y observe un certain flottement, ce n’est pas une raison pour sacrifier à une mode qui pousse à l’inflation dans ce domaine, inflation d’ailleurs parallèle à celle de l’individualisme, du culte de l’ego et à l’abus des sigles. Or, lorsque l’on transcrit en toutes lettres les termes abrégés, il faut respecter les règles typographiques d’usage et ne mettre de majuscule qu’au premier substantif d’une institution : T.F. : Tribunal fédéral, D.F.A.E. : Département fédéral des affaires étrangères, B.I.T. : Bureau international du travail, M.E.N. : Ministère de l’éducation nationale, U.E. : Union européenne (les adjectifs géographiques ne prennent pas la majuscule, ni les noms des langues ; seuls les noms des ressortissants d’un Etat la prennent : la république française, le français, mais les Français).

            Lorsque les dénominations d’institutions ou d’associations, désignées par des sigles, sont écrites en toutes lettres, ces majuscules ne doivent en aucun cas être maintenues à l’initiale de chacun des termes de la désignation, ni même de certains d’entre eux, en particulier lorsque ce sont des noms communs, des adjectifs ou des prépositions : A.G. : assemblée générale, C.C.P.: compte courant postal ou compte de chèque postal, D.A.B. : distributeur automatique de billets (de banque), M.S.F : Médecins sans frontières, A.S.S. : Aide suisse contre le sida, etc. 5L’excès inverse existe aussi : c’est la « minusculite », qui sévit particulièrement dans les messages écrits des téléphones mobiles (textos ou sms). En définitive, il faut, comme en toute chose, trouver entre ces excès le juste milieu, dont le but est la clarté, raison première de la grammaire française ; comme l’a dit Antoine de Rivarol (1753-1801) : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français ».— Sur la célèbre clarté française, on se reportera avec profit aux §§ 593s. de l’ouvrage de Ch. Bally, Ling. gén. et ling. fr., ainsi qu’à l’Histoire de la clarté française. Ses origines, son évolution, sa valeur, de Daniel Mornet, Paris, Payot, 1929.

On constate actuellement une tendance contraire aux habitudes typographiques du français, consistant à affubler d’une majuscule tout nom commun ayant, de près ou de loin, un rapport quelconque avec une forme de pouvoir. C’est ainsi que l’on voit de plus en plus dans des lettres, des circulaires, des dépliants publicitaires et des journaux des termes aussi communs que mairie, commune, conseil municipal, comité, crèche, clinique, direction, secrétariat, délégué, directeur, maire, président, trésorier, etc., ornés d’une majuscule. Or ce n’est que lorsque l’on s’adresse à ces gens par écrit que l’on utilise la majuscule, et non lorsqu’on les mentionne (à la 3e personne) : Monsieur le Maire, Madame la Présidente, etc. Sans parler des raisons sociales peintes sur des véhicules énumérant les diverses activités auxquelles se livrent les sociétés en question : °Démolitions, °Transformations, °Aménagements °Intérieurs, °Agencement de °Cuisines, etc. C’est peut-être flatteur pour les individus, cela met peut-être en évidence la qualité des services concernés ; ce n’en est pas moins abusif. Il en va de même des fêtes profanes et des vœux qui leur sont associés : la fête nationale, les fêtes de fin d’année, bonne et heureuse année, joyeuses fêtes mais : fête de Noël, fête de l’Escalade, fête nationale suisse du 1er-Août.

N.B.  Remarquer le trait d’union dans les dénominations de certaines fêtes, ainsi que la capitale du nom du mois, la date et le mois formant, dans ce cas, une sorte de mot composé : la fête du 14-Juillet, la fête nationale grecque du 25-Mars.

Quant aux termes écrits entièrement en capitales, ils doivent porter leurs accents, comme s’ils étaient écrits en minuscules, afin que la lecture en soit facilitée et que soient évitées d’éventuelles ambiguïtés : FERME, RESERVE, ELEVE, DECEDE, PRECEDENT, RETRAITE, peuvent aussi bien se lire : FERME que FERMÉ, RÉSERVE que RÉSERVÉ,  ÉLÈVE qu’ÉLEVÉ,  DÉCÈDE que DÉCÉDÉ, PRÉCÈDENT que PRÉCÉDENT, RETRAITE que RETRAITÉ.
Pourquoi devoir s’en remettre au contexte ?… Quand il y en a un ! Ainsi, FERME affiché au-dessus d’une caisse de supermarché fait grotesque !  D’autant que ne pas accentuer ces E peut provoquer des ambiguïtés confinant parfois au loufoque, comme dans l’exemple suivant : PALAIS DES CONGRES ! Or un simple accent grave sur l’e final aurait permis de l’éviter : PALAIS DES CONGRÈS ! Même dans le cas d’un congrès d’ichtyologie, les congressistes réunis dans ce palais ne sauraient être pris pour des poissons (des congres) ! Ou ces titres lus sur la carte d’un café de théâtre : « A MANGER SALE »  !!! – Bon appétit ! – « A MANGER SUCRE ».  C’est la lecture de la suite qui nous a mis sur la voie : il s’agissait de mets salés et de mets sucrés : il fallait donc écrire : A MANGER SALÉ,  A MANGER SUCRÉ.

En revanche, si l’initiale seule est un E majuscule, elle n’a pas de raison de porter d’accent : l’Etat, l’Eglise. Certes, en la matière, les manuels de typographie ne sont pas tous d’accord entre eux et l’on observe des divergences également d’un pays à l’autre, comme celle qui concerne précisément la capitale initiale en bas de casse, c’est-à-dire d’un mot écrit entièrement en minuscules, exceptée son initiale : l’usage des typographes français et belges est de l’accentuer : État, Église, l’usage prévalant en Suisse est de ne pas la surmonter d’un accent, le terme étant au demeurant suffisamment reconnaissable : Etat, Eglise.
Enfin, aucun mot de la langue française ne commence par un È, hormis le prénom féminin Eve ! Soit on a E – qui n’est pas prononcé en tant que tel en raison de la ou des consonnes qui le suivent : EFFECTUER, EXAMINER – soit É, prononcé en tant que voyelle. En outre, il n’est pas habituel de mettre l’accent circonflexe sur un E initial, sauf dans les dictionnaires orthographiques, pour des raisons évidentes. Quant à l’accent grave sur la préposition A, il peut être omis (tolérance typographique), puisque, dans la plupart des cas, il est impossible de le considérer comme la 3e personne de l’indicatif présent du verbe avoir : PERSONNES A AVERTIR. La majuscule apporte donc des informations très utiles, soit sur l’articulation d’un texte, indépendamment de la nature et du sens des mots, soit sur la catégorie ou le sens des mots qui la portent.

Abréviations
« L’abréviation est un procédé graphique consistant à écrire un mot en n’utilisant qu’une partie de ses lettres, afin de gagner du temps et de la place. On ne doit pas user des abréviations quand leur utilité n’est pas démontrée. » 6BU, § 110 & Guide du typographe romand, § 501. A noter qu’il faut se garder de confondre abréviation, procédé exclusivement graphique, et réduction ou troncation, forme d’ablation aussi bien graphique que phonétique.

       Le procédé phonétique de la troncation affectant le volume d’un mot s’appelle aphérèse (terme tiré du grec ἀφαίρεσις / aphairesis, qui veut dire action d’ôter, chute d’une lettre initiale), lorsqu’il touche la première syllabe d’un mot ou d’une locution, comme dans [auto]bus, [auto]car — et apocope (tiré du grec ἀποκοπή / apokopè, qui signifie suppression de lettres ou de syllabes à la fin d’un mot), lorsqu’il affecte la finale d’un terme : alu[minium], dissert[ation], géo[graphie], gym[nastique], etc. 7Cf. J.-J. Richard, Manuel de stylistique française, p. 67, n. 1.

L’abréviation se fait non seulement par retranchement de lettres finales – cat. pour catégorie – mais aussi de lettres médianes ; la ou les finales ne sont alors pas suivies du point abréviatif : bd pour boulevard. Enfin, l’abréviation ne garde que l’initiale, redoublée dans certains cas pour marquer le pluriel : M. monsieur, MM. messieurs. Lorsqu’une abréviation est nécessaire, mieux vaut abréger un substantif qu’un adjectif. Enfin, on veillera à ne pas retrancher plus de lettres qu’il ne le faut, de manière que le terme abrégé soit facilement reconnaissable (d’ailleurs beaucoup d’abréviations sont conventionnelles).

       L’usage français, contrairement à l’anglais, ne met pas de point après une abréviation dont la dernière lettre est aussi la dernière du mot, l’s du pluriel inclus : pt (point) et pts (points), Mme, mais M. (et non °Mr. !), chap. (chapitre), mais rte (route). En outre, l’usage est de terminer le mot abrégé par une consonne (et avant une voyelle) : hab. pour habitant, gramm. pour grammaire. C’est parce qu’ils ont perdu leur valeur d’abréviation que les symboles métrologiques et chimiques ne sont pas suivis d’un point : h (heure), m (mètre), l (litre), g (gramme), etc.

Remarques. — 1°  Les titres de civilité M., Mme, Mlle ne s’abrègent que s’ils sont suivis d’un nom de personne ou de qualité : Je passe la parole à M. Durand ;  à l’arrivée de Mme la directrice…

2°  En français numéro s’abrège soit N°, si la capitale est exigée par le contexte, au début d’une phrase par exemple, soit, plus souvent, par dans le corps d’une phrase.  Or on constate une fois de plus la généralisation de l’abréviation anglaise °No / no. Celle-ci est doublement fausse,  d’abord à cause du o de No, ensuite en raison du point suivant celui-ci. Or la règle de la typographie française est de ne pas écrire sur la même ligne les lettres d’une abréviation, si à la lecture cette abréviation donne un mot prononçable,  ce qui est le cas de no. De même, dans Me, titre donné aux gens de loi tels les avocats, les avoués, les notaires et même les huissiers, la lettre e est en exposant, afin de ne pas être lue comme le pronom personnel me. En revanche, dans l’écriture manuscrite notamment, on écrit sur la même ligne des abréviations telles que Mgr (Monseigneur), Cie (compagnie), Mlle (mademoiselle), car elles sont imprononçables.

3°  On abrège 1er, mais 1re, 2e, 3e, etc. (sans points de suspension !) Le sens et le but d’une abréviation étant d’écrire juste le nombre de lettres nécessaires et suffisantes pour reconnaître le terme abrégé, °1ère ne se justifie pas, puisque re suffit pour signaler la terminaison féminine ! En revanche, alors qu’au masculin un simple r en exposant serait par trop elliptique, aux autres adjectifs cardinaux, un simple e en exposant suffit à leur conférer leur caractère ordinal ; °2ème, °3ième etc. sont donc pléonastiques. Il en va de même de l’abréviation etc. (et cetera), expression latine signifiant et tout le reste : les points de suspension sont de ce fait superfétatoires. En ce qui concerne les siècles, l’usage est d’employer l’adjectif ordinal romain : xviie siècle, ou xive s. (au lieu de °17e ou °14e s.) Il est pourtant facile d’apprendre les chiffres romains au moins jusqu’à XX (20).

Séparation ou coupure des mots
Il arrive que l’on soit obligé de couper un terme en deux ou en plusieurs parties ; pour ce faire, la typographie française applique des règles fondées sur la division dite syllabique 8« La syllabe est un groupe de sons que l’on prononce par une seule émission de souffle » (BU, § 19)., appelée aussi épellation française : é-lu-cu-bra-tion, mais : coa-gu-la-tion 9On ne coupe pas un mot entre deux voyelles (cf. infra).. Dans certains cas, toutefois, elle peut adopter la division dite étymologique : atmo-sphère, hémi-plégique, hémo-globine. Quoi qu’il en soit, les règles régissant les coupures de mots sont fondées sur la lisibilité des éléments ; en effet, comme toujours en grammaire, le critère principal en est le sens.

Lorsque l’on doit couper un mot à la fin d’une ligne, ce que l’on marque par un trait d’union, outre l’application stricte de la division syllabique, les typographes consciencieux prennent aussi en considération l’équilibre du terme coupé en deux ; c’est ainsi qu’ils ne toléreront pas un terme polysyllabique coupé après la première syllabe, quand celle-ci ne consiste qu’en une seule lettre : é/prouver, l’I/talie ; ils éviteront at/tention ou cré/ancier, et ne couperont pas un mot de quatre lettres : l’In/de, ci/té, dé/jà. Semblablement, la typographie soignée ne rejettera pas en début de ligne une syllabe formée d’une consonne suivie d’un e muet : voyel/le, sylla/be. Toutefois, une syllabe finale muette comportant plus de deux lettres peut se trouver au début d’une ligne : elles arri/vent, des aventu/res, tu recomman/des.      

On ne va pas davantage à la ligne après une apostrophe ; celle-ci devant être obligatoirement suivie d’au moins une syllabe, sans espace entre elles, on coupera soit avant la syllabe élidée : prière de/ m’aviser, soit après celle-ci : prière de  m’-a/viser. Néanmoins, la lecture de certains mots pouvant être contrariée par une coupure syllabique, cette règle ne s’applique pas après les préfixes dé(s)- et pré- : dé-stabiliser, dés-hériter, pré-destiné. En général, on coupe aussi après : co-, extra-, in-, mal-, mé(s)-, non-, re-, sub-,  sur-, sus-, trans-, etc. : dans tous ces cas, en effet, on applique la division étymologique : co-locataire 10Remarquer l’orthographe : ce mot prend un l et non deux, comme on le lit souvent dans des petites annonces !, extra-ordinaire, in-stable, mal-poli, etc.
Si un mot constitué de plusieurs voyelles consécutives suit la syllabation graphique, on ne saurait toutefois le couper entre deux voyelles : voyons, louaient ; on le coupera, si cela est permis, avant ou après la seconde voyelle, ou avant une consonne séparant deux voyelles : châ-teau, ou-vrier mais : théâ-tre, poé-sie. Cette règle s’applique particulièrement lorsque l’une des voyelles représente une semi-voyelle, comme dans le mot es-pion.
Lorsque deux consonnes, identiques ou différentes, se trouvent entre deux voyelles, on sépare le mot entre les deux consonnes : fer-mer, ef-fort. Si la seconde consonne est une liquide (l ou r), on ne les sépare pas : sa-ble,  ca-li-bre, a-bré-via-tion ; quand les deux consonnes sont des liquides, on coupe le mot entre elles : er-reur, al-ler.

Dans le cas de deux consonnes représentant un digramme 11Cf. BU, § 90, c. — On appelle digramme ou digraphe deux lettres n’exprimant qu’un seul son : ch, ph, gn, ou, eu, ainsi que les syllabes nasales : an, en, in, on, un. La lettre x correspond à deux sons. [ks] ou [gz]. Il existe aussi des trigrammes comme eau, ain, ein, œu et ill [j], comme dans le verbe tailler, le substantif fille.C’est pourquoi l’on abrège Philippe, Ph. et Charles, Ch. Exceptions : J.-C. : Jésus-Christ et C. F. (Charles Ferdinand) Ramuz, la séparation se fait avant le digramme : gra-phique, monta-gne, ra-chat.
Quand il y a trois consonnes, on coupe après la deuxième : abs-tention, comp-table, sauf si les deux dernières forment un digramme : re-cher-che, ap-pli-quer ou si la dernière est une liquide : fa-ble,  ar-bre.
Lorsqu’il s’agit de couper un mot composé comportant un trait d’union, on coupera après le trait d’union orthographique : des chefs-/d’œuvre, un chef-/lieu ; les mots comportant deux traits d’union se verront couper 12Plutôt que coupés, l’infinitif présent marquant l’action de séparer ce type de mots : cf. BU, § 791 o. après le premier : c’est-/à-dire, pense-/t-elle ?
Bien que l’on évite de couper un nom propre, il peut arriver que cela soit nécessaire : dans ce cas, on applique la syllabation graphique : Ber-na-nos. Les noms propres étrangers seront coupés conformément aux règles de leur langue d’origine (qu’il faut donc connaître).