Remarque liminaire. — Les divers titres de cette introduction générale : A qui s’adresse ce site, Que propose ce site, A quoi doit servir ce site, étant tous des interrogations indirectes, subordonnées à un verbe sous-entendu tel que vous vous demandez, vous voulez savoir, nous allons vous dire, vous allez apprendre, sachez, etc., ou encore au présentatif voici, ne sont de ce fait pas suivis d’un point d’interrogation. S’il s’agissait d’une vraie question, ou interrogation directe, non seulement l’ordre des termes serait autre et l’inversion différente, avec redondance du sujet, mais ceux-ci seraient suivis d’un point d’interrogation : A qui ce site s’adresse-t-il ? [Qu’est-ce] que propose ce site ? A quoi ce site doit-il servir ? Or un titre de caractère interrogatif ne saurait en principe être une question directe, puisque la réponse est donnée immédiatement à la suite de celui-ci 1Ce n’est pas davantage une interrogation improprement appelée oratoire ou rhétorique, selon Charles Bally, qui n’hésite pas à la qualifier de « désignation absurde, bien caractéristique de l’ancienne école, qui voulait expliquer par les procédés de l’art d’écrire et de l’éloquence les aspects affectifs du langage [c’est nous qui soulignons]. En réalité, une “interrogation rhétorique” n’est pas une interrogation et n’a rien de rhétorique ; c’est un moyen indirect d’expression, qui permet de symboliser un groupe plus ou moins déterminé de sentiments par une inflexion particulière de la voix. Ainsi la phrase soi-disant interrogative : Que n’étiez-vous là ? marque le regret, Vous tairez-vous à la fin ? l’impatience, etc. » C’est, pour la forme, une interrogation fictive traduisant l’étonnement, la surprise, l’impatience, etc. (Traité de stylistique française, vol. I, § 259, Genève, Librairie de l’Université Georg & Cie S.A., 1963). — Sur les moyens indirects d’expression, cf. infra, 6°, dans notre Manuel de stylistique française, IIe partie, chap. V, pp. 255ss..
1° A sensibiliser l’utilisateur aux finesses, à l’esprit et au génie de la langue française, en vue d’une meilleure maîtrise lexicale, grammaticale et syntaxique de l’expression écrite. Pour ce faire, tournures maladroites ou fautives, tirées principalement de la presse et d’autres écrits, sont réparties dans les divers sous-menus, nota bene, remarques ou articles plus développés, où elles sont analysées selon la nature du ou des éléments fautifs.
2° A l’examen de divers points de grammaire et d’orthographe grammaticale (dite aussi orthographe de règle), sources d’innombrables erreurs : barbarismes, solécismes, anglicismes, faux-sens, contresens, pataquès, etc.
3° A mettre en garde contre les tentations du faux bon style et de l’enflure verbale prétentieuse, cachant mal l’ignorance du scripteur, laquelle transparaît dans les impropriétés de termes, les lacunes grammaticales et les maladresses syntaxiques. Or, pour bien écrire, il faut non seulement avoir quelque chose à dire, mais encore avoir des lettres, comme on disait autrefois, c’est-à-dire des idées et des connaissances, que l’on acquiert avant tout par la lecture. Autrement dit, c’est une question de culture générale ! Certes, les sources culturelles sont nombreuses, mais lorsqu’il s’agit d’écrire correctement, c’est la lecture d’ouvrages soignés, dont les auteurs ont un style spécifique, qui, sans conteste, assure cette double formation. Comme l’écrit Gustave Lanson, 2 in Conseils sur l’Art d’écrire, p.17. « la lecture est le remède souverain à la stérilité d’esprit. Par elle, il s’ouvre et se remplit ; tout le monde moral et physique trouve un accès en lui. Pour apprendre à écrire, il faut lire : c’est ainsi que l’on recueille des idées pour les exprimer à son tour. »
4° A attirer l’attention de l’utilisateur sur l’étroite relation liant la forme et le fond (ou contenu).
5° A la présentation de considérations théoriques concernant divers sujets de grammaire ou des problèmes de syntaxe tels que la construction de phrases complexes. Et puis l’anacoluthe : tournure vicieuse, parfois malicieuse, cette rupture de la construction syntaxique est une faute on ne peut plus courante. — En grammaire, la congruence des pronoms personnels et des adjectifs possessifs par rapport au sujet et au complément d’un verbe auxquels ils se rapportent ; les différences d’emplois et de sens de certains verbes selon leur construction, prépositionnelle ou non ; les emplois distincts du participe présent et du gérondif, de certains temps du passé de l’indicatif (le passé simple et le passé antérieur), des temps surcomposés, des modes verbaux : imparfait et plus-que-parfait du subjonctif, etc.
6° A la description du langage affectif d’après le Manuel de stylistique française. (Cf. la bibliographie d’ouvrages spécialisés et le langage affectif d’après le Manuel de stylistique française).